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Mains gantées procédant à la fonte de métaux dans une entreprise de recyclage de téléphones mobiles

Présentation du café

Comment nos métiers sont-ils transformés par la transition écologique, sociale et solidaire ? Comment les entreprises se transforment-elles ? Des nouvelles entreprises se créent-elles au bénéfice de cette transition ?

La photo pour illustrer ce café peut surprendre. Il s'agit d'une photo de fonte de métaux dans une entreprise de recyclage de téléphones mobiles. On est dans un univers industriel.

A ce café, nous souhaitons échanger entre professionnels travaillant dans des entreprises de différents secteurs, entre créateurs d'entreprises et salariés, entre travailleurs de petites entreprises et d'autres de grandes entreprises, entre managers et concepteurs, etc., sur le thème de la transformation du travail et des métiers, voire du métier même des entreprises du fait de la transition écologique, sociale et solidaire.

Ce café sera l'occasion d'échanger des pratiques, des expériences, des références et des idées de projets aussi.

Flashback

Tentons de résumer nos journées de café sur les enjeux de durabilité et les transformations des métiers dans plusieurs secteurs d'activité.

C'était tout d'abord un vaste sujet, que nous ne pouvions épuiser en un seul café, cela va sans dire !

Il y a une quête
 

Le temps que l'on passe à travailler doit être un temps rempli de sens. Et ce sens est grandement donné par des occasions d'expression de solidarités et de la créativité. A cet égard, portons un regard critique sur le numérique au travail. Le numérique est très souvent synonyme d'ouvertures et d'accroissement du champ de ses connaissances. Mais vous soulignez qu'un des risques actuels du numérique est l'enfermement : enfermement chez soi, enfermement dans ses outils, enfermement dans son seul domaine de connaissances. Il convient d'avoir de la claivoyance sur ce risque d'enfermement contraire à l'expression des solidarités et de la créativité.

Il y a des réalités
 

Les enjeux de durabilité ont aujourd'hui des impacts sur les métiers et sur les gestes professionnels. Les économies d'énergie et d'eau poussent à innover.

Ceci de longue date dans bien des métiers industriels (songeons à la chimie). Ceci par nature dans bien des métiers reposant sur le relationnel et le soin (songeons aux dames qui interviennent dans l'aide ménagère). Ceci peut-être plus récemment dans le domaine bancaire (songeons aux conditions pour obtenir des prêts) ou le domaine publicitaire ("les annonceurs peuvent choisir leurs publicités et donc l'univers dans lequel il peut être diffusé"). Ceci de manière compliquée dans le cinéma (percer dans le cinéma local écolo pour le dire vite est compliqué). Pour ne donner là que cinq exemples.

Les enjeux de durabilité se manifestent aussi sur les autours du travail : les déplacements (notamment par de la bonne conduite au volant), la manière de se nourrir au travail, de "paysager" l'univers du travail aussi tout en impliquant des personnes autour de ces projets (par exemple, le nettoyage d'un espace vert et nourricier permet d'intégrer des personnes et de bien se nourrir).

Il y a un rapport au temps qui doit changer
 

Nous avons vécu et vivons certainement encore une période d'hyper-accélération. Un sociologue a très bien rendu compte de ce phénomène : Hartmut Rosa. Un géographe appuie ses propos : Gérard-François Dumont. Et tant d'autres scientifiques de différents domaines dans différents pays.

Voici comment se manifeste concrètement cette hyper-accélération concrètement au travail : par des agendas professionnels trop pleins, par des retours sur investissement qui doivent venir "trop" vite. Cela crée au travail du sentiment d'impuissance et du stress.

Il faut arrêter le temps pour s'ouvrir aux autres et au monde. A trop optimiser seulement, on devient faible pour penser le futur durable.

Voici quelles sont des prises (un peu comme en escalade) pour ouvrir le temps : il est parfois possible sur le temps de travail de donner du temps pour des actions généreuses et de partage à l'extérieur de l'entreprise ; il est parfois possible dans son entreprise de s'ouvrir sur des enjeux tranverses de l'entreprise qui font dialoguer entre eux différents métiers, sur le temps du travail là aussi (tenez, par exemple autour de "challenges QVT", on se rend bien compte que le recyclage amène des apprentissages de techniques nouvelles). La semaine de quatre jours pourrait être une bonne solution offrant du souffle pour entreprendre des nouvelles choses et pourquoi pas imaginer changer de secteur d'activité.

Il faut de la lenteur créative.

Il y a des spécialités qui se créent
 

Tenez, songeons aux critères ESG, ESG pour "environnementaux, sociaux et de gouvernance". Songeons au calcul de "bilans carbone" incluant ses trois "scopes". L'un de vous a écrit : "Il faut donc des personnes mettant leurs données non-financières au propre afin que les entreprises puissent connaitrent leurs impacts ESG".

Des professionnels de leur spécialité, qui plus est férus dans le domaine de l'assemblable et le traitement des données, pédagogues pour transmettre des analyses, de manière à enclancher des actions. Vous ajoutez qu'il y a un risque de créer des nouveaux spécialistes équipés de leurs armées de consultants spécialisés pour se faire. Un risque amoindri si le management est à l'ouverture et à l'implication de tous dans la construction des bases de données et dans les plans d'action.

Vous le soulignez, les critères de durabilité et de réparabilité doivent être pris en compte dans tout travail de conception, cela demande du dialogue nouveau au sein des entreprises et entre les entreprises et leurs clients.

Il y a des enjeux de reconnaissance
 

Il y a consensus au café pour dire qu'il faut reconnaître financièrement les efforts en faveur de la durabilité à différents niveaux. Au niveau individuel, au niveau des collectifs, au niveaux des règles collectives de reconnaissance, au niveau de l'attribution des budgets, des financements, etc.

Nous n'avons pas épuisé le sujet en un café, cela allait de soi. Mais nous avons discuté de suites possibles de ce café, notamment sur des usages des intelligences artificielles sur les enjeux de durabilité. Redonnons-nous rendez-vous !