Mots et maux des métaverses, perspectives et nouveaux risques

Dessin en couleurs en aplat d'une personne avec un casque à réalité augmentée en tailleur dans un canapé dans son monde imaginaire

Lors d’un café numérique sur la télévision auprès des moins de 30 ans, le sujet du métaverse, plutôt « des métaverses », soyons justes, est ressorti.

Les métaverses interrogent : cela va-t-il finir par se solder par un échec à l’image de Second Life ou un succès à l’instar de Facebook, voire, les métaverses vont-ils devenir l’internet ?

Quels usages vont-il en être faits et quelles opportunités vont-ils apporter ?

A date on imagine qu’ils pourront nous permettre de vivre des moments réels de façon virtuelle, et activer une mémoire corporelle.

Le cerveau ne fait pas la différence entre réel et virtuel, les émotions sont les mêmes, et d’ailleurs la réalité virtuelle est utilisée pour traiter les phobies par exemple. Donc vivre une expérience dans les métaverses comme l’arrivée d’un bateau dans les îles, un voyage, ou un concert pourrait procurer des émotions et des sensations corporelles proches de celles de la réalité.

Le corps fait la différence, au niveau des sensations, certains ne peuvent pas y rester longtemps sans avoir le mal de coeur. Ce mal a d'ailleurs un nom : la "cibercinétose", lisez plutôt.

Le jeu Les Sims, la série WestWorld et le film « Ready Player One » sont cités par les participants pour essayer de se projeter dans ce que cela pourrait être.

La limite serait pour certains de s’extraire du monde physique car ce serait potentiellement dangereux et à minima troublant.

Dangereux car nous devons rester présents au monde, vigilants, en possession de nos sens dans la vie réelle, ne serait-ce que pour une question de survie : un feu se déclare, je veux réagir correctement, je veux garder une certaine maitrise, pouvoir être en alerte, comme lorsqu’on écoute de la musique dans un casque alors qu’on est dans la rue, il est important de continuer à entendre le bruit des voitures pour éviter des dangers, anticiper.

Les participants de l’atelier sur les métaverses, au café numérique sur la TV, malgré leur jeune âge, sont dubitatifs et ne voient pas vraiment l’intérêt des métaverses par rapport à ce qui existe aujourd’hui : la télévision ou internet en 3D avec un casque sur la tête ? se divertir en ayant l’impression de bouger en restant dans son canapé ?

Voici ce qui les effraie : le manque de rapports physiques nécessaires aux choses et aux gens. Et les débordements potentiels aussi comme l’excès de pornographie, ou des agressions plus violentes que dans la réalité. On sent bien qu'un certain style de prise de parole sur les réseaux sociaux est passé par là, avec son lot de propos sans aucune retenue.

La protection des enfants est évoquée, les parents devront connaitre suffisamment de choses sur les métaverses pour être en mesure de cadrer leurs usages pour les mineurs.

Parmi les risques évoqués il y a également l’augmentation potentielle des inégalités : « il y aura d’un côté les riches qui travaillerons dans les métaverses, essentiellement dans le secteur tertiaire, puis de l’autre les plus pauvres qui continueront d’exercer les tâches nécessaires pour la survie de la société (cultiver/emballer de la nourriture, assurer la propreté, la sécrité, etc). »

Les intérêts perçus par les participants de l’atelier sont essentiellement la possibilité de participer à des événements (concerts, manifestations sportives), où l’immersion 3D serait pertinente, et l’accessibilité donnée à de belles choses (voyages, expositions, musées, …).

Marthe voit aussi la partie ‘interne’ des événements : « pour les artistes je trouve que c’est quelque chose de complètement novateur, une nouvelle façon de vendre les œuvres, de réunir un public, on peut penser à Chris Labrooy par exemple. »

Enfin, pour finir sur une touche d’humour un Dreamer écrit : « parfois il vaut mieux des personnages virtuels que des humains aigris ».

Et vous ?

 

Ce billet a été écrit par Rosario avec la complicité de Camille le 5 septembre 2022. Nous échangeons souvent avec Camille sur ce que nous retenons des conversations de cafés.


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