Pseudos : se dévoiler comme on le souhaite

Pseudos : se dévoiler comme on le souhaite

Le pseudonyme permet de témoigner sans trop se dévoiler et libère ainsi la parole. Mais serait-il également responsable de l'explosion des commentaires racistes ou injurieux sur les forums et les réseaux sociaux ?

Vous avez un commentaire ? Il va désormais falloir le faire à visage découvert écrit le Huffington Post US à ses lecteurs. Ce site d'information, l'un des plus fréquenté d'Amérique, pense que les pseudos faciliteraient les débordements, racistes, injurieux, diffamatoires. Et il n'est pas le seul  : Facebook aussi interdit les pseudos, Google+ les autorise au compte-goutte. A raison ? A raison ? Nous répondons non sur dream Orange.


Pseudonyme ne veut pas dire anonyme

Se cache-t-on derrière son pseudo ? Pas vraiment. Certains sont très transparents, comme en témoignent les dreamers. Nos pseudos dévoilent souvent nos centres d'intérêt  : Badgone a ainsi adopté le nom de supporters de son club de foot favori, l'Olympique Lyonnais. D'autres internautes s'appuient sur leur identité réelle, comme Karenv  : « Mon pseudo est tout simplement mon prénom + une lettre de mon nom de famille ». L'anonymat est tout relatif, car « on peut néanmoins toujours être retrouvé via les adresses IP », souligne de son côté Kjarry. Parfois, on a envie de changer son pseudo car il ne correspond plus à ce que l'on est devenu. On dévoile quelque chose par ce changement. 

Une parole plus libre

Parmi les dreamers, c'est Laili qui met en avant le principal intérêt du pseudo  : libérer la parole. « Le fait de pouvoir tester et dire ce qu'on pense sans pression et sans "la peur de dire une bêtise", ça permet d'avoir des réponses sincères. Si je devais donner ma vraie identité, je ne répondrais pas la même chose. Je pense que je serais plus consensuelle, plus modérée », témoigne-t-elle.

L'intérêt de l'anonymat

Mieux, la dépersonnalisation des débats sous pseudo est salutaire, souligne Delme, pour qui « l'utilisation de pseudos et d'identités numériques dissociées de l'identité physique apporte un vrai “plus” au débat politique : on se concentre sur les propos, sur les idées, et non pas sur la personne ». En éliminant les pseudos, on n'élève pas forcément le débat. En 2007, la Corée du Sud a exigé que tous les sites qui comptabilisaient plus de 100 000 visiteurs vérifient leur identité avant de les autoriser à poster. Idée abandonnée 4 ans plus tard  : le nombre de commentaires « tendancieux » n'avait diminué que de 0,09 %.



Qu'en dites vous ?